Demain c’est Dimanche #1 ! Retrouver mon GSM
Pour reprendre le goût de l’écriture et de la performance du direct, je me lance le défi de rédiger, d’enregistrer, de produire, et de mettre en ligne un édito radio en 8 heures. Soit le travail est terminé en fin de journée, soit je le jette. Je le publie sur FISTFM et sur les réseaux sociaux.
Réveil lourd, le corps, l’esprit encore endormi, je me jette hors de l’étuve. J’ai sué encore cette nuit, j’ai rêvé fort, complexe, tendu, palpitant et puis plus rien. Le matin enfin. Impossible de reconstituer le puzzle, cette nuit ne m’apprendra rien, en tout cas pas aujourd’hui. Je m’extirpe, je me tire du facile, du chaud, du doux doudou, encore, allez ! Ne pas retomber, considérer ce qui vient comme attractif, désirable, Se convaincre, argumenter au fond de soi et au dessus de mon épaule combattre ces voix qui demandent toujours plus de repos de rien. Éloge de la fuite, comme pour entrevoir un peu plus de ce qui pourrait advenir. Dormir plus en boule de cristal, limpide, encore, encore, vivre les yeux fermés. Mais non ce matin, j’ai décidé de me lever sans discuter, sans perdre ce temps, sans prendre ce temps avec ce moi encore endolori, blessé car incapable de se projeter. Chaud du reveil. Chaud de la vie, chaud du rêve diurne. Les volets, les rideaux, la couette, tout est ouvert et fumant. Une brise sèche parcours la pièce. Je suis debout. Muscles à l’arrêt mais tendu, tenant bon. Un pas devant l’autre, la journée peut commencer. Un œil sur le miroir, retrouver la flamme, face à face : sourire en coin. Confiance, Avancer. Mais Au fond, au tréfonds comme un boomerang lancé par un kangourou australien, une question : En es-tu capable ?
Depuis une semaine, mon écran de téléphone n’est plus tactile et mon smartphone est redevenu un stupide GSM, alors plein de manque, je repense à eux, à vous les friends. La vraie ressource est là !Plutôt que de vous voir ou de vous écouter ou de vous lire, j’ai envie de vous toucher, de croiser vos regards pleins de vie, d’envie, de vive voix. Jamais je n’aurai cru vouloir faire marche arrière, jamais. Né mercenaire, j’ai toujours désiré plus de progrès. Toujours la technologie sera mon ami, mon aide, mon précieux avantage, elle va nous améliorer, nous sauver ! Longtemps ais-je pensé cela très fort, par principe, éducation, propagande, facilité. Critique et lucide ce matin, toujours ne veut plus rien dire. Jamais non plus. Je dois inventer entre les pôles, continuer à croître, néguentropique. L’œil libre en ville, je suis rapidement attristé par les regards fuyants, vides, apeurés que je peux croiser. Les humains ne vont pas bien, automatisés.
Je ne me sens pas mal pour autant, prototype déconnecté, je sens que je me dois de prêcher le retour à la disponibilité. Stimulus Stimulus, pourquoi faire si ça ne fait plus bander ? Je veux Avoir du temps. Respirer. Apprécier, réfléchir, écrire, fabriquer…ne plus être pressé. Je sais que tu sais que je sais que tu sais que je sais. Alors pourquoi ne lèves tu pas les yeux vers moi. Virevolte, Eyecontact en guise de présent, un sourire serait l’apothéose, je cherche perçant, presque impatient. C’est ma première sortie fragile, non augmentée, sans haute technologie embarquée. Perdu souvent je parle aux gens, demande, faible, en quête d’une direction. Je veux Faire confiance à une main tendue que cela soit vers l’est ou l’ouest.
Un instant je plonge en moi constatant de la réforme opérer. Européen centré, terrien humain concerné, plié puis soudain déployer comme ensoleillé. Je suis debout, j’ai conscience que mon cerveau est débranché, je sens que je suis libre. Noéthique, inspiré. De penser, de me déplacer, de formuler.
Combien sommes nous ? Combien sont-ils ? Suis je en train de rêver ?