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Hoax is More : La guerre de l’imaginaire a commencé !

De l’art du hoax appliqué à la création de nouvelles formes d’imaginaire social.

OBJET:
Une soirée-atelier d’une durée de 4 heures, ouverte à tous dans un lieu public, et destinée à mettre en lumière la place spécifique occupée par le “hoax” dans les interventions des groupes art activistes et média activistes en Europe et aux Etats-Unis.

Le Teaser de la soirée

Une rencontre organisée par André Gattolin, doctorant en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris III, spécialiste des nouvelles formes d’activisme politique, Xavier Faltot, vidéaste et journaliste, créateur de “www.guidedurenard.org”, site consacré aux productions filmiques des groupes activistes dans le domaine de la création artistique et des médias et Nathalie Magnan, professeur aux Beaux-Arts de Dijon.

INVITÉS:

Andy Bichlbaum des “Yesmen” (France-Etats-Unis), un des principaux groupes médiactivistes actuels, réputé notamment pour ses “hoaxes” conduits contre l’OMC, Dow Chemicals… (www.theyesmen.org ).
Sara Massaccesi de “Guerriglia Marketing” (Rome-Italie), agence de communication non-conventionnelle, créatrice de nombreux “hoaxes” dans l’univers des médias italiens (OVNI de Riccione, faux-sites commerciaux sur des thèmes transgressifs…). (www.guerrigliamarketing.it ).


Zoe de “Serpica Naro” (Milan-Italie), groupe activiste de précaires du monde de la mode, auteur d’un défilé “officiel” dans le cadre de la semaine de la Mode à Milan au printemps 2005 (www.serpicanaro.com ).


Molle Industria

808 de “WU-M-P” (Paris-France), auteur du site rap-culture, parodique de l’UMP (www.wu-m-p.org )

LIEU:
Une salle souterraine (mais ouverte au public) d’une contenance de 50 à 70 personnes avec matériel de vidéo-projection et d’enregistrement. L’adresse: La Taverne République, 5 place de la République 75003 Paris (www.tavernerepublique.com ). Entrée libre.

DATE DE L’ÉVÉNEMENT:
La soirée se déroulera le mercredi 19 octobre 2005 de 21 à 25 heures

PUBLIC ATTENDU:
Une cinquantaine de participants issus du monde de l’art, des médias et de l’activisme politique.


PRINCIPE DE LA SOIRÉE:
Après une introduction des organisateurs définissant le cadre de cette soirée consacrée aux nouveaux usages du hoax dans la création d’un imaginaire social alternatif, présentation des groupes invités et de leurs activités, projection de films inédits retraçant leurs initiatives les plus récentes, discussion avec le public, puis constitution de 4 groupes animés chacun par un des intervenants pour imaginer de nouvelles interventions-performances réalisables dans les mois à venir

PRODUCTION À L’ISSUE DE L’ATELIER-RENCONTRE:
Production d’un DVD reprenant des extraits des différentes vidéos diffusées dans la soirée, ainsi que des interviews des intervenants et des extraits des débats et ateliers conduits durant cette soirée. L’ensemble sera filmé et réalisé en collaboration avec “Les films pour non-voyants” ” et “Furtive (re)production”.

Chaque participant qui aura fourni un CD vierge et qui se sera acquitté des frais de port, se verra envoyé dans le délai d’un mois une copie du DVD de la soirée “Hoax is more!”, accompagnée d’un numéro spécial de la version papier du “Guide du renard” consacré à l’événement.
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CADRAGE THÉORIQUE ET INTENTION DU PROJET “HOAX IS MORE!”

Technique ancienne de détournement du pouvoir et d’usage non-conventionnel des médias, le “hoax” semble connaître aujourd’hui une nouvelle vie (mais aussi de nouveaux usages et donc une nouvelle définition) avec la pratique de plus en plus fréquente et de plus en plus élaborée qu’en font certains artistes et activistes politiques en Europe et dans le reste du monde.

Longtemps synonyme d'”imposture”, de “canular”, de “mauvaise blague”, voire de “tentative d’escroquerie” le “hoax” traîne derrière lui une image souvent grossière et peu valorisante. L’influence de la culture artistique avant-gardiste (détournements, performances, happenings…) associée à un usage sophistiqué des techniques médiatiques (notamment au travers des nouvelles technologies de l’information), le tout dans un contexte de renouveau de la contestation politique à l’échelle internationale (émergence et développement du mouvement altermondialiste, du mouvement anti-guerre et du réseau européen des précaires cognitifs et des intermittents…) ont permis l’essor d’une nouvelle pratique et d’une nouvelle signification du hoax dans l’univers de la créativité sociale à l’échelle transnationale.

C’est pour traduire l’émergence de cette nouvelle approche du hoax que nous avons souhaité intituler notre atelier-rencontre “Hoax is more !”; une manière de signifier à la fois le dépassement actuel de la définition classique du terme de “hoax” et de mettre en lumière l’enrichissement créatif apporté par les pratiques apparemment antinomiques et paradoxales (oxymore) qu’en font certains groupes expérimentaux associant arts, médias, sciences, critique sociale et activisme politique (dans la droite ligne de ce que Félix Guattari appelait la nécessité du “paradigme esthétique”).

Au sens usuel, le “hoax” représente un sous-genre de la culture médiatique. Même si certains hoaxers célèbres lui ont donné quelques lettres de noblesse (Orson Wells, Alan Abel, Joey Skaggs…), le hoax traditionnel a été très fortement vulgarisé et réduit à l’exercice de style parfois douteux par les médias “mainstream” qui l’ont décliné à l’envi dans des formats populaires et peu créatifs, tels que la récurrente fausse nouvelle du 1er avril en presse quotidienne, l’imposture téléphonique en radio, la caméra cachée ou le bêtisier en télévision.
Au-delà de son mécanisme de base qui consiste à abuser de la crédulité de sa victime et ou de son public, le hoax classique comporte deux caractéristiques systématiques :

Il émane d’une personne (le “hoaxer”, le “prankster” ou le “trickster”) qui, en général, agit sous une fausse identité pour produire son méfait, mais révèle ensuite sa véritable identité pour capitaliser personnellement la gloire qui résultera de son exploit. Le hoax est ainsi une manière non-conventionnelle d’obtenir la reconnaissance médiatique, de faire sa place dans ce système. La provocation incarnée par hoax vise plus à assurer la notoriété et la promotion de son auteur et à lui procurer une satisfaction de nature égocentrique qu’à contester réellement l’ordre établi (cf. le statut dérogatoire et privilégié du fou du roi)

Il est le fruit de la culture du spectacle et s’intègre à merveille dans la dérive spectaculaire et marchande de l’ère médiatique. Il s’appuie sur les qualités de “performer” de celui qui le réalise (qui est de moins en moins celui qui le conçoit), et il représente un outil policé de guérilla communication. En donnant l’impression de bousculer le système, il participe en fait par ses visées strictement médiatiques à une forme de récupération et d’intégration symbolique de l’esprit de contestation au sein du système qu’il prétend critiquer.

À ce titre, le “hoax” traditionnel relève du pur divertissement, et le “hoaxer” classique est une incarnation édulcorée et acceptable de la figure du rebelle. Les transformations profondes qui se sont produites depuis une dizaine d’années dans la pratique du “hoax” (permettant d’affirmer l’existence d’une nouvelle culture du “hoax”) peuvent se résumer rapidement en cinq points :

L’ancrage (ou le ré-ancrage) de la pratique du “hoax” dans une volonté de contestation et de subversion de l’ordre établi, que ce soit vis-à-vis du discours normatif et homogénéisant des médias ou plus généralement vis-à-vis d’un ordre social, économique et planétaire jugé dominant et uniformisant. Le “hoax” prend donc une dimension politique réelle en s’affiliant à la critique du système et en accompagnant la démarche des nouveaux mouvements sociaux (résistance à la globalisation économique et financière, opposition à la guerre, critique des médias “mainstream”, mouvements de lutte contre la précarité…).

Le “hoax” est devenu un des instruments privilégiés d’intervention des groupes activistes d’expérimentation culturelle et politique qui se développent sur le principe d’une hybridation des techniques issues du monde de l’art, des médias, de la recherche technologique, de l’activisme politique et de la pensée critique.

Le “hoax” nouveau ne vise plus la promotion d’un individu (le hoaxer), mais à une véritable perturbation du système et à la propagation dans le public de nouveaux paradigmes de résistances à celui-ci. Il émane parfois de groupes de personnes issus de mouvements sociaux, intervenant également de manière plus classique dans la sphère publique (cf. Serpica Naro comme émanation du mouvement des précaires en Italie). Ils sont le fait de collectifs relativement anonymes et signent fréquemment leurs œuvres au travers de “noms multiples”, appropriables par le plus grand nombre de personnes adhérant à leur démarche.

Berner les institutions et les médias ne constitue alors plus une fin en soi, mais un moyen de promouvoir ou d’élargir une lutte politique et sociale. Les “hoaxes” qui sont initiés ne recherchent donc plus, en absolu, la seule maximisation de l’impact médiatique ; ils sont mûrement réfléchis quant au message qu’ils véhiculeront. Ainsi, les Yesmen se sont donnés pour mode opératoire systématique ce qu’ils appellent la “correction d’identité”, c’est-à-dire la production de hoaxes consistant à usurper l’identité de grandes entreprises ou organisations multinationales afin, en leur nom, de pousser à l’extrême leur discours et révéler ainsi des positions réelles mais souvent inavouables publiquement par ces mêmes institutions.

Enfin, la nouvelle pratique du “hoax”, telle que développée par certains groupes activistes d’expérimentation sociale, vise avant tout au développement de formes alternatives de culture et à la création d’un nouvel imaginaire en confrontation à l’imaginaire dominant au sein de la société ou au sein même des mouvements de contestation dont ils sont issus. Ils participent à la ré-appropriation de l’espace mental collectif, mis à mal par le marché global néo-libéral et par le contrôle étatique ou privé exercé sur la culture et le savoir. En même temps, ils tentent de distiller des formes innovatrices et créatives à l’intérieur des mouvements de contestation qui tendent souvent à se replier sur des pratiques militantes obsolètes. Le “hoax” devient alors un des instruments d’expérimentation et de dissémination d’un nouvel imaginaire acceptant de se confronter aux défis posés par la création artistique, l’innovation technologique et le changement social.

André Gattolin, le 20 septembre 2005.

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HOAX IS MORE!
La guerre de l’imaginaire a commencé.
Mercredi 19 octobre 2005 à La Taverne (12, place de la République, Paris 3ème) à partir de 21 heures.
L’imposture revisitée comme prémisse d’un imaginaire social antagoniste.

Un médialab animé par Xavier Faltot, André Gattolin et Nathalie Magnan.
Invités:

  • The Yesmen (France & Etats-Unis)
  • Serpica Naro (Italie)
  • Guerriglia marketing (Italie)
  • Molle Industria
  • 808 (France)

Rencontres, projections, débats, ateliers et “burn party” (se munir d’un CD-Rom vierge)

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Xavier Faltot

Xavier Faltot: Media Mutant, brille par ses images expérimentales, mêlant art, technologie, cinéma et poésie. Dès ses débuts avec l’artiste Shu Lea Cheang, il sait capturer et danser avec le réel. Ses œuvres, à la fois provocantes et captivantes, reflètent une compréhension profonde de la globale culture actuelle. Samouraï virtuel multimedia et pionnier français dans l'utilisation des outils offerts par le web, il attend depuis toujours l'arrivée des intelligence artificielles. Aujourd’hui à l’aise avec les machines qui créent en vrai, il joue et fabrique des mondes animés à la carte ou des univers virtuels inconnus. ////// Xavier Faltot: Media Mutant, shines through his experimental images, mixing art, technology, cinema and poetry. From his early work with artist Shu Lea Cheang, he has captured and danced with reality. His works, both provocative and captivating, reflect a deep understanding of today's global culture. A multimedia digital samurai and French pioneer in the use of web tools, he has always awaited the arrival of artificial intelligence. Now at ease with the machines that create the real thing, he plays with and creates bespoke animated worlds or unfamiliar virtual universes.
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