MOSCOU BY NIGHT
Alternateurs.
Il est 20h, nous sommes jeudi. Ce soir c’est le vernissage de l’exposition à laquelle Alexeï Blinov média-artiste et scientifique, mon hôte, participe : „On Light and Other High Frequency Phenomena“ consacrée à Nikola Tesla au Laboratoria. Il y a des flashs électriques dans l’air. Cocktail time. Un grand type chauve à moitié ivre me propose de la vodka à la bouteille, en réalité super savant, il me colle. Je flippe et refuse poliment. L’an prochain il sera prix nobel, me confie-t-il. La tension monte.
Réseaux électrique de distribution.
Il est 22h30, j’ai rendez vous au club MIR avec Julia (RP du lieu), j’emprunte le métro gigantesque et sublime pour arriver sur Prospekt Mira. Je cherche, tourne et me rends compte que c’est une porte cochère que je dois emprunter pour rejoindre le lieu qui se trouve fond de cour au sous-sol. Ce soir c’est l’inauguration. Le lieu est cosy et tout en voute. Partout dans les trois pièces et la cuisine, les ouvriers finissent en hâte, mais no stress, ce qui d’ici une heure trente doit être un club. Le barman à l’air japonais, esquisse un grand sourire et me sert ma première Stolichnaya Redbull.
Coup de foudre.
D’un claquement de doigt un gypsy cab nous dépose au Rodnya Studio. Un lieu logé au 3ème étage d’une sorte d’ecole 70’s : en réalité un duplex mortel. Poutres apparantes, baby foot et plateau de bouffe varié sur une grande table à l’étage. Au niveau 0, un bar, où j’enchaine pas de dance et Redbull Stolichnaya. Deux amies nous rejoignent, direction Solyanka. Un Club International standard. Déco façon broquante, les Djs jouent sur la table au niveau des groovy dancers. Il y a 2 espaces, un couloir long et un beau bar. La lumière est tamisée. Le sound system et cela sera systématique toute la nuit, puissant et juste. Le beat est minimal et le restera jusqu’au matin.
Shuba style.
Dans le black cab, les 3 belles sur la banquette arrière, me font comprendre que je suis extrêmement ringard avec mon manteau en peluche, un long manteau haute couture en cashmire et soi signé Victor Féres. Je deviens „Shuba“ et comprend l’originie de Shubaka. Je suis fourrure et de plus en plus lumineuses est la nuit. Les regards durent. Shubidoobida.
Énergie du vide.
Nous resterons quelques minutes à apprécier Alan Braxe. La soirée enchaine, de clubs en clubs, de gypsy cabs en gypsys cab. Un œil dehors et nombreux sont les endroits ouverts toute la nuit. Ma notion du temps fond. Nous sommes dans une sorte de transe passant d’un club à l’autre non-stop, Shanti, Paparazzi Bar, Arma, Solyanka. Fréquence et amplitude évoluent d’infernal à divin. Je danse partout et aime leur son. Les visages sont avenant, curieux de rencontres, des yeux malicieux, je sens une envie de faire la fête jusqu’à l’épuisement.
Rayon de la mort.
Retour à Solyanka pour s’écrouler sur le bar. Un mec dors par terre, on m’explique qu’il vaut mieux qu’il dorme ici car dehors il risque sérieusement de mourir de froid. Je joues du pied avec son corps. Mort.
Article paru dans le magazine Trax / Novembre 2010