#LEPOINTJ #4 : DES GRAINS DE SABLE POUR BALAYER L’OBSCURITÉ AVEC SENGA NENGUDI
Aujourd’hui, c’est J comme Just Above Midtown ou JAM, un laboratoire-galerie créé dans les années 70 afin que les artistes afro-américain.es et de couleurs puissent s’exprimer et débattre. Parmi euls – Je me permets ici d’ouvrir une petite parenthèse car oui j’essaie peu à peu d’utiliser une écriture inclusive en l’occurrence non officialisée mais ne serait-il pas temps d’aspirer cette masculinisation périmée et la binarité qui va avec afin de l’évacuer en micro poussières dans l’univers, nous nous en porterons, je pense, tous.tes beaucoup mieux ! – Fermeture de la parenthèse.
Donc parmi euls se trouvait Senga Nengudi, une pionnière dans l’art de la performance, de la sculpture et de l’installation. Elle est toujours vivante, elle a 77 ans, et j’ai rencontré son travail à Edimbourg, en 2019, à la Fruit Market Gallery. Depuis je cherche désespérément le catalogue écrit par Begum Yasar introuvable à moins de 300€.
Cette artiste a dit : “Only love can make it right. Only love can save the day.”
Alors prenons le contre-pieds de cette journée de grisaille covidienne, en recueillant et gratifiant d’amour ceuls qui nous entourent.
Commençons alors une cérémonie rituelle, un rituel cérémonieux, en imaginant porter sur l’ensemble du corps des bouts de scotch beige, celui-là même qui permet de peindre sans dépasser, là, un corps scotché, qui scintille, en mouvement, celui de Senga, qui performe, bras de droite à gauche, flou capturé en photo, noir et blanc lumineux, corps en mouvement décomposé, un muybridge à scotcher, une tête en bas puis en haut, un corps-flamme en train d’exister, un corps qui décolle, spiritualité.
Assouplissements sous tensions, entre la fragilité humaine et sa force parfois sur-humaine, un solide qui se transforme en énergie, une vigueur aux pointes fragiles, des déséquilibres s’expérimentent en dansant avec l’espace, former les objets autrement, jamais figés, création d’écarts, de temps, d’espaces, toi, moi, nous les spectateurices pouvons aussi activer l’installation, sentir le poids de ces seins de sable, des collants de nylon remplis de grains, lourdeur déclenchant le mouvement dansé, Senga accompagnée de Maren Hassinger en 1977, mais aussi d’autres plus tard, jouerons avec ces collants suspendus aux murs, tirés par le poids, formant une toile des cultures, une élasticité des corps, celui de Senga enceinte, celui d’une certaine féminité,/ malléabilité en cercle vertueux, de forme à forme, pris dans la formation de sculptures hybrides qui endurent.
Le sable trouve une place pérenne dans le cosmos Nengudien, liant de cultures, utilisé lors de divers rituels pour conquérir les maux de l’obscurité et fêter les jours d’été.
Ainsi, je propose que vous aussi chez vous vous preniez le temps de répandre quelques grains de sable dans votre salon afin de recouvrir vos peines et ennuis, et libérer toute l’énergie salvatrice qui se cache en vous. Hé oui tout va bien se passer avec Suicide FM.
Vous pouvez retrouvez des exemples de son travail sur son site ou ceux des galleries qui la représentent:
Lien qui mène a vidéo liée à l’expo à la galerie d’Edimbourg
Le point J par Joséphine Domingues extrait de l’émission SUICIDEFM#13: