Dans le Marais, Ils créent la radio libre version 2.0
Le doyen des chroniqueurs a cinquante ans passés, le plus jeune, 8 ans. « Un gamin avec une tchatche incroyable a qui on a confié la rubrique le pourquoi du parce que », commentent avec admiration ses « collègues » d’antenne. Au total, ils sont une grosse vingtaine â?? intermittents du spectacle, graphistes, juristes ou serveurs dans le civil â?? à se relayer bénévolement derrière les micros de la toute jeune Radio Marais.
Ne la cherchez pas sur la bande FM. Radio Marais n’émet que sur le web*. Cet Orni (Objet radiophonique non identifié) ainsi que le site Internet associé (qui fourmille d’adresses et de bons plans parisiens) ont été créés par une poignée d’amis lassés par les médias « traditionnels », tous fans de réseaux sociaux, nourris de culture Internet et désireux de faire eux-mêmes la radio qu’ils voulaient entendre.
Une vingtaine d’émissions
« On est un peu les héritiers des premières radios libres, mais version 2.0 », résume Xavier Faltot, cofondateurs de la nouvelle webradio. « Nous avons un seul mot d’ordre : parler uniquement des choses qu’on aime et se faire plaisir à l’antenne », explique-t-il en rappelant que Radio Marais s’est autoproclamée « la radio des gens ».
Les locaux de la station (un ancien dépôt-vente de la rue Chapon au cÅ?ur du Marais) en témoignent. De l’extérieur, le site ressemble davantage à un bar branché ou une galerie d’art qu’à une station de radio. A l’intérieur, pas de studio « bunkerisé » mais du matériel de diffusion juste sur une table entourée de canapé. La porte est ouverte et les habitants du quartier ou les amis des animateurs n’hésitent pas à passer. Par simple curiosité ou pour intervenir sur les ondes.
Pour l’instant une vingtaine d’émissions composent la grille de Radio Marais : une matinale de 2 heures intitulée « la Garçonnière » puis, de 18 heures à minuit, des rendez-vous aux titres aussi décalés que « Qu’est-ce concert ce soir? », « la Messe » ou « Camembert »â?¦
Entre ces deux plages horaires, Radio Marais diffuse de la musique en continue. Mais les responsables de la station, qui ont un business plan, comptent valoriser l’antenne en « vendant » ces créneaux de diffusion à des partenaires privés. « Pas pour qu’ils fassent leur pub mais pour des vraies émissions avec du contenu », insiste Arnaud Pïnier, cofondateur de la radio. L’équipe du Rosa Bonheur, le bar branché des Buttes-Chaumont et bientôt des voies sur berges piétonnisées, a été le premier à acheter du temps d’antenne. Elle s’est offert une émission mensuelle baptiséeâ?¦ « Tu la sens la Camargue? »
*www.radiomarais.fm. Studios situés au Chapon Rouge, 60, rue Chapon (IIIe).