Fall of Constantinople + Printing Press + Renaissance + Humanism + New World Colonisation + Protestant Reformation + Scientific Revolution + Cartesian Dualism + Nation-State Formation + Classical Mechanics (Newton) + Enlightenment + Rationalism + French Revolution + Secularism + Industrial Revolution + Capitalism + Steam Engine + Railroads + Urbanisation + Nationalism + Psychoanalysis (Freud) + Mass Education + World War I + Fordism + Bureaucracy + Fascism + World War II + Atomic Bomb + Concentration Camps + Cold War + Television + Suburbs + Consumer Society + Nuclear Family + Space Race + TINA / Conservative Revolution + Modern Art + Modern Architecture = MODERNITY
Fall of Constantinople (1453)
Quand Constantinople tombe, c’est tout un monde qui se renverse : la fin de l’Empire d’Orient, la fuite des savants grecs, la redécouverte des textes antiques. La pensée de Platon et Aristote quitte Byzance pour irriguer Florence. Le Moyen Âge se fissure. Les murs tombent, les idées circulent. Ce n’est pas seulement la fin d’une ville : c’est le début d’un nouveau monde.
Printing Press (1450)
Avec Gutenberg, les mots prennent feu. Ce n’est plus Dieu qui dicte : c’est l’imprimé qui diffuse. Les idées deviennent reproductibles, virales, portables. L’imprimerie casse le monopole du clergé sur le savoir, elle prépare la Réforme, les Révolutions, les encyclopédies. Le livre devient arme, archive, virus. L’Europe change de cerveau.
Renaissance (XVe–XVIe)
Retour aux sources, mais pour mieux inventer l’avenir. L’homme devient mesure, le corps redevient visible, l’art devient science. La perspective naît. La peinture devient miroir du monde. C’est l’éveil d’un nouveau regard — anthropocentrique, mathématique, prométhéen.
Humanism (XVe–XVIe)
L’homme n’est plus créature : il devient créateur. La dignité humaine remplace le salut, l’éducation remplace la révélation. L’humain devient perfectible. L’humanisme est l’élan fondateur de la modernité : croire que la culture sauve, que la raison éclaire, que la parole émancipe.
New World Colonisation (1492–…)
L’Amérique est “découverte”, mais c’est l’Europe qui se réinvente. L’Autre devient ressource, terre, chair, chiffre. La modernité commence par une extraction. Le capitalisme se forme dans les cales. Le monde devient divisible. La race, une technologie.
Protestant Reformation (1517)
L’imprimé fracture l’Église. Luther imprime ses thèses. La parole divine se démocratise, l’âme devient affaire privée. La Réforme est une individualisation du sacré. Dieu devient intime, mais le pouvoir devient national. Le religieux change de forme : il devient intérieur.
Scientific Revolution (XVIe–XVIIe)
La nature n’est plus animée : elle devient calculable. Galilée, Kepler, Newton changent le ciel pour toujours. Le monde devient loi. La vérité se mesure, s’expérimente, se démontre. La science devient religion du réel.
Cartesian Dualism (1641)
Cogito ergo sum. Le corps d’un côté, l’esprit de l’autre. Descartes coupe le monde en deux. Le sujet devient pur esprit, la nature devient objet. Le fondement de la modernité est posé : séparation, abstraction, contrôle.
Nation-State Formation (XVIIe–XIXe)
L’État moderne s’érige : centralisé, territorial, bureaucratique. Le peuple devient citoyen. Les frontières deviennent cartes. L’armée, l’école, l’impôt, la loi : tout converge. Le sujet moderne a un numéro.
Classical Mechanics (Newton)
Le monde est une horloge. Les lois sont éternelles. Le mouvement devient équation. Newton transforme l’univers en machine, l’esprit en observateur froid. Tout s’aligne : géométrie, temps, certitude.
Enlightenment (XVIIIe)
Lumières contre ténèbres. Encyclopédies, débats, cafés, salons. La raison devient torche. L’histoire devient ligne. La modernité se voit comme lumière, progrès, sortie de l’enfance. L’homme s’élève en pensant.
Rationalism
Le monde est intelligible. Le réel est logique. L’homme est capable de tout comprendre. C’est le rêve mathématique du monde : raisonner pour régner. L’irrationnel devient suspect, l’émotion, secondaire.
French Revolution (1789)
Fin de l’Ancien Régime. Le peuple entre en scène. Liberté, égalité, fraternité — mais aussi guillotine, Terreur, Napoléon. L’histoire devient mouvement. La modernité entre en lutte. L’État-nation se refonde dans le sang.
Secularism
La religion est renvoyée au privé. L’espace public devient neutre. L’école, la science, la loi se détachent du divin. La République devient laïque. L’humain devient seul garant du sens.
Industrial Revolution (XVIIIe–XIXe)
La machine remplace le muscle. Le temps devient productivité. Le charbon devient moteur de l’histoire. La ville s’étire, l’usine bat son rythme. L’humain devient rouage. Le capital s’accumule. Le monde fume.
Capitalism
Accumulation, propriété, profit. Le travail devient marchandise. Le temps devient argent. Le monde devient exploitable. La modernité capitaliste transforme tout en ressource. Même l’humain.
Steam Engine + Railroads
La vitesse entre dans le monde. Le train condense l’espace, compresse le temps. Le monde devient accessible — et gouvernable. L’Empire roule sur des rails.
Urbanisation
La campagne se vide, la ville se densifie. L’individu devient masse. L’espace devient vertical. La foule remplace le village. L’anonymat devient quotidien.
Nationalism
L’appartenance devient fierté. Le drapeau devient religion. Le peuple devient mythe. L’école raconte la nation. L’autre devient menace. Le sang lie plus que l’idée.
Psychoanalysis (Freud)
Le moi n’est plus maître en sa demeure. L’inconscient surgit. Le refoulé parle. L’homme moderne n’est plus transparent à lui-même. Freud révèle la fêlure dans la Raison. L’humain devient symptôme.
Mass Education
L’école devient machine de formation des citoyens, des soldats, des travailleurs. L’individu est modelé en série. L’alphabétisation devient condition de l’État moderne. L’instruction est nationale.
World War I (1914–1918)
La modernité s’auto-dévore dans les tranchées. La technique tue à l’échelle industrielle. L’absurde entre dans l’histoire. Le progrès devient boue, gaz, mutilation. Le XXe siècle s’ouvre en enfer.
Fordism + Bureaucracy
Le travail devient flux. Taylorisme, chronomètre, chaîne de montage. Le travailleur devient fonction. Le bureau remplace l’atelier. Le capitalisme devient organisation.
Fascism
La modernité retourne sa rationalité contre l’humain. Tout est ordre, contrôle, purification. L’État devient total. L’individu se dissout dans la race, la nation, le chef.
World War II + Atomic Bomb + Concentration Camps
Auschwitz + Hiroshima. La modernité atteint son apogée et son abîme. La raison technique permet l’extermination rationnelle. L’humain devient déchet ou cible. Le XXe siècle perd toute innocence.
Cold War
Deux modernités rivales. Capitalisme vs communisme. Libération vs contrôle. La guerre devient gelée. Les idéologies deviennent blocs. Le monde devient sphère d’influence.
Television + Suburbs + Consumer Society + Nuclear Family
Le monde entre dans le salon. Le citoyen devient spectateur. Le foyer devient unité de consommation. Maison, voiture, frigo, crédit. Le rêve américain s’installe dans les têtes. La modernité devient confort.
Space Race
La modernité regarde les étoiles. Gagarine, Armstrong : le ciel n’est plus la limite. C’est la technoscience triomphante, la Terre comme point de départ. L’humanité devient cosmique. Sans Dieu.
TINA / Conservative Revolution (années 1980)
There Is No Alternative. Thatcher, Reagan, néolibéralisme. L’État devient gestionnaire. Le marché devient vérité. L’histoire s’arrête. L’idéologie redevient technique.
Modern Art + Modern Architecture
Le cube remplace l’ornement. Le blanc remplace la chair. L’art devient concept, abstraction, rupture. Le moderne est une ligne droite, un béton armé. Moins, c’est plus. L’homme s’adapte ou s’effondre.
= MODERNITY
Modernité : le récit d’un monde qui se veut maître de lui-même, fondé sur la raison, la mesure, le progrès, l’émancipation — mais qui finit par produire la technique sans éthique, le sujet sans socle, l’humain sans horizon.