Xavier Faltot / Portrait dans Têtu Magazine.
Article paru dans le N°50 de Têtu Magazine. Numéro spécial hétérosexuel.
Il est signé par Patrick Thevenin.
Novembre 2000.
II est branché et il le sait. Alors, il s’octroie tous les droits, comme celui de demander qui il y aura avec lui dans l’article. Ouf, la liste des noms lui convient II sou-rit quand on évoque Emmanuelle Cosse et se souvient de sa première rencontre, mouvementée, avec la présidente d’Act Up. «C’était à une _fête où j’étais complètement pété et où je dan-sais sur un plot J’ai voulu sauter sur Henri Maurel (le boss de Radio FG), je l’ai loupé, le suis tombé et je me suis fait vachement mal Emmanuelle m’a traîné aux urgences Dans le taxi, elle arrêtait pas de me caresser la joue super gentiment Je lui ai dit: “Caresse-moi aussi les fesses, pendant que tu y es.” Elle a pas beaucoup apprécié» Journaliste formé sur le tas (il a d’abord été standardiste à Fun TV, avant de rapidement squatter l’antenne), chroniqueur freestyle sur Radio FG, agitateur nocturne, courant dans tous les sens et dans toutes les fêtes en permanence, claquant dix blagues à la seconde, Faltot serait presque fatigant s’il n’était sauvé par son humour à la mitraillette. Il est caractéristique de la jeune génération d’ hétéros ultrabranchés que Christophe Vix avait eu l’intelligence de surnom-mer les «parafolles», Dés mecs qui n’ont pas peur d’assumer leur part féminine, mais qui n’en sont pas pour autant Une génération floue, en quelque sorte. Après avoir tout planté, il y a quelques temps, pour prendre trois mois de repos total, histoire de retaper un mord et un physique épuisés par trop de trop, il revient, plus énergique que jamais, manage un défilé de mode au Wax Bar drague gentiment une top métisse. Rus énergique, mais aussi plus mûr La définition de son métier, le journalisme à tendance fraîche et drôle, retrouve dans Technikart, WAD ou «Culture Pub», où il rajeunit avec bonheur la ligne éditoriale, pépère, de l’émission. Il décrypte assez intelligemment et élégamment sa position et son attitude : «Je suis un peu le bouffon du roi; je dédramatise, J’aime bien qu’on m’attaque, ça me permet de rebondir» Il n’a pas peur des mots, il sait ce qu’ils peu-vent faire. C’est un habitué de la joute verbale, cet affrontement issu des minorités raciales et sexuelles (st), où il aborde des sujets très queer dans l’âme : «Pour Moi, être pédé, c’est comme être gauche,- c’est une position sociale. Le reste, tu t’en fous, Moi; en fait j’aime bien les pédés zindas, ceux qui se sont constitués un personnage. J’aime pas les pédés destructeurs.» •
Patrick Thévenin
Photo Mélanie Elbaz