LE PARAÎTRE est une armure.
Article paru dans le Nouvel Obs / Mars 2002
Xavier Faltot. 22 ans, étudiant en horticulture en région parisienne
JE M’APERÇOIS que l’ex-centricité produit souvent des discours sans profon-deur. Pour moi, c’est un truc en 3D. Un, ouvrir sa gueule, deux, provoquer avec le sourire pour, trois, se distinguer sans pour autant se prendre trop au sérieux. C’est pour ça que je me définis comme un excentrique « grave ». Je dis toujours « qui ne s’assume pas ne s’amuse pas». Je joue avec mon apparence depuis toujours, mais uniquement par envie d’exister. Étant originaire de Metz, je sais ce que c’est de faire jaser tout un bus à cause de cheveux violets. Aujourd’hui, je me suis calmé, j’ai réfléchi et j’ai décidé de faire dans la touche plus discrète.
Je porte des vestes avec des logos cabalistiques qui ne peu-vent être compris que des seuls initiés. Pour moi, l’originalité doit absolu-ment se décoder : c’est élitiste d’être excentrique. C’est un peu comme évoluer dans une sitcom : chaque personnage doit être immédiatement identifiable. Il y a aussi le côté pionnier, aventurier : en s’exposant au regard de l’autre, on prend des risques. J’en ai pris pas mal, mais ça a toujours fini par payer, par me faire avancer.