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Je vous présente : Les Yesmen.

Les Yes Men (les béni oui oui) sont deux activistes du canular (Jacques Servin1 et Igor Vamos (en), connus sous les pseudonymes de Andy Bichlbaum et Mike Bonanno), qui dénoncent le libéralisme par la caricature.

En se faisant passer pour des intervenants de l’OMC, ils ont entre autres prononcé des discours satiriques sur la privatisation du marché des votes et sur l’apologie de l’esclavage à domicile, lesquels n’ont pas suscité de réaction particulière de la part des spectateurs et participants présents, si ce n’est des remerciements.

Ils ont ensuite diversifié leurs cibles, parmi lesquelles George W. Bush et le groupe chimique Dow Chemical.

Le 12 novembre 2008, ils ont diffusé à cent mille exemplaires dans les rues de New York un faux numéro du New York Times titrant à la une « Iraq War Ends » (« La guerre d’Irak est finie »)2.


Précisions sur Bhopal (Wikipedia)

Le 3 décembre 2004, vingtième anniversaire de la catastrophe de Bhopal, Andy Bichlbaum apparaît en direct sur la chaîne de télévision BBC World en affirmant s’appeler Jude Finisterra et être un porte-parole de Dow Chemical, géant américain de l’industrie chimique qui a absorbé en 2001 Union Carbide, une compagnie qui détenait 50,09 % de l’usine responsable de la catastrophe de Bhopal qui a fait des dizaines de milliers de morts et d’invalides.

Sur leur faux site Web de Dow8, les Yes Men avaient commencé par affirmer aussi clairement et nettement que possible que la Dow Chemicals n’avait en aucun cas l’intention de réparer les dommages de la catastrophe. La Dow avait alors été très critiquée et avait nié (tout comme la fausse Dow, celle des Yes Men) cette affirmation, mais sans prendre de mesure concrète. Les Yes Men avaient donc décidé d’augmenter la pression, d’où l’entrée en scène de « Jude Finisterra » annonçant à la télévision que Dow avait prévu de vendre Union Carbide et d’utiliser les 12 milliards de dollars produits par cette vente pour fournir des soins médicaux aux victimes, nettoyer le site et financer des recherches sur les dangers des autres produits de la compagnie. En 23 minutes, la valeur en bourse de Dow chute de 2 milliards de dollars9. Cette fausse information a été largement répercutée dans les médias pendant deux heures avant d’être démentie par Dow dans un communiqué de presse, ce qui a provoqué une couverture médiatique encore plus importante.

Les Yes Men présentent la mascotte Gilda le 28 avril 2005.

Le 28 avril 2005, lors d’une conférence à Londres devant environ 70 professionnels de la banque, Erastus Hamm, un soi-disant « représentant de Dow », dévoile un calculateur de risque acceptable : un logiciel prétendument capable de calculer, en fonction d’une multitude de paramètres (nationalité surtout), le nombre de morts qu’une entreprise peut faire avant que la situation ne lui devienne préjudiciable. Il présente de plus la mascotte du risque acceptable : un squelette doré grandeur nature nommé Gilda. La présentation, comme d’habitude totalement grotesque et dont l’animation saccadée prête à rire de par son ridicule, montre un squelette doré faisant des pas de danse classique devant diverses photos comme celle du Taj Mahal.

Il explique alors le principe du « golden skeleton » : « quitte à avoir un squelette dans le placard, autant que ce soit un squelette doré ! », c’est-à-dire quitte à faire quelque chose de moralement préjudiciable entraînant la perte de vies humaines, autant que cela soit fait en vue de rapporter un maximum de profits. Il prend l’exemple de l’entreprise IBM qui, lors de la seconde guerre mondiale, fournissait aux nazis des technologies de bases de données afin de les aider à déporter les juifs : « une opération moralement critiquable, mais excellente pour le business », dont il encourage ensuite le principe sur cette base.

Il souligne ainsi les leçons que Dow-Chemicals a su tirer de l’accident de Bhopal : au lieu d’éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise, mieux vaut faire en sorte qu’elle rapporte beaucoup d’argent la prochaine fois. De nombreux hauts-financiers lui demandent à la fin comment acheter ce logiciel…


Reportage pour PINK TV.

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Xavier Faltot

Xavier Faltot: Media Mutant, brille par ses images expérimentales, mêlant art, technologie, cinéma et poésie. Dès ses débuts avec l’artiste Shu Lea Cheang, il sait capturer et danser avec le réel. Ses œuvres, à la fois provocantes et captivantes, reflètent une compréhension profonde de la globale culture actuelle. Samouraï virtuel multimedia et pionnier français dans l'utilisation des outils offerts par le web, il attend depuis toujours l'arrivée des intelligence artificielles. Aujourd’hui à l’aise avec les machines qui créent en vrai, il joue et fabrique des mondes animés à la carte ou des univers virtuels inconnus. ////// Xavier Faltot: Media Mutant, shines through his experimental images, mixing art, technology, cinema and poetry. From his early work with artist Shu Lea Cheang, he has captured and danced with reality. His works, both provocative and captivating, reflect a deep understanding of today's global culture. A multimedia digital samurai and French pioneer in the use of web tools, he has always awaited the arrival of artificial intelligence. Now at ease with the machines that create the real thing, he plays with and creates bespoke animated worlds or unfamiliar virtual universes.
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